Une dysurie se caractérise par des mictions (actions d’uriner) douloureuses ; elle peut affecter les femmes mais aussi les hommes et à tout âge. Les causes étant multiples, une consultation chez votre médecin permet d’en trouver l’origine et de recevoir une prise en charge appropriée.
Vous avez besoin de pousser pour vider votre vessie ? Votre jet urinaire s'affaiblit ? Vous avez l'impression que votre vessie ne se vide pas complètement ? Cette gêne mictionnelle associée à une faiblesse du jet et parfois accompagnée de poussées abdominales s’appelle une dysurie. Ces difficultés à uriner peuvent être accompagnées de douleurs vésicales ou périnéales, souvent associées à une sensation de brûlure intense.
La dysurie est souvent provoquée par une inflammation de la vessie ou de l’urètre.
Elle peut survenir à tout âge, avoir de nombreuses origines et devenir handicapante au quotidien. Les causes ne sont souvent pas les mêmes chez la femme et chez l’homme.
La dysurie est souvent la conséquence de plusieurs types d’infections au niveau des voies urinaires ou génitales : infection de la vessie (cystite), de l’urètre (urétrite) due à une infection sexuellement transmissible (IST), de la vulve ou du vagin (vulvovaginite) ou du col de l’utérus (cervicite).
D’autres causes sont toutefois envisageables, telles qu’un dysfonctionnement de la vessie (celle-ci ne se contracte plus suffisamment), une descente d’organes (prolapsus), un rétrécissement de l’urètre (sténose du méat urétral) ou une tumeur localisée au niveau de la vessie, du rectum, de l’utérus ou du vagin (tumeur pelvienne).
La raison la plus fréquente est l’augmentation du volume de la prostate (hypertrophie ou hyperplasie de la prostate). En effet, ce phénomène entraîne une compression de l’urètre mais aussi de la vessie et donc, accroît le besoin d’uriner.
Une dysurie peut aussi être secondaire aux traitements chirurgicaux de l'obstruction sous-vésicale (OSV) liée à une hyperplasie bénigne de la prostate.
D’autres causes liées à la prostate peuvent être à l’origine d’une dysurie chez un homme telles qu’une prostatite aiguë ou un cancer de la prostate.
Et si ce n’est pas lié à la prostate, la dysurie peut avoir pour origine une maladie du col vésical, une infection urinaire, un rétrécissement de l’urètre (sténose urétral) ou un rétrécissement de l’extrémité du prépuce (phimosis).
Tant chez la femme que chez l’homme, d’autres causes de dysurie sont possibles. Tout d’abord, certains aliments acides, comme les agrumes, et certaines boissons telles que l’alcool et la caféine agissent comme des irritants favorisant alors l’apparition d’une dysurie.
Une dysurie peut être déclenchée par une réaction allergique, être due à une cystite interstitielle (syndrome de la vessie douloureuse), à une tumeur de la vessie (cancer de la vessie), à certaines spondylarthropathies ou à une maladie neurologique (neuropathie diabétique).
Enfin, une dysurie peut survenir en cas de troubles du système immunitaire, d’infections urinaires fréquentes pendant l’enfance ou d’anomalies détectées des voies urinaires.
Il importe de consulter car les conséquences et l’évolution d’une dysurie sont variables selon les cas. Le trouble de la miction peut être temporaire mais il peut parfois persister et devenir chronique. En parler avec son médecin permet de limiter les risques infectieux pouvant accompagner une dysurie (cystite, insuffisance rénale ou infection des reins) ou la formation d’un ou plusieurs calculs au niveau de la vessie (lithiase vésicale).
Consultation dès les premiers signes : personnes présentant des troubles du système immunitaire et les femmes enceintes pour éviter toutes complications au niveau des voies urinaires.
Consultation dans les deux jours : personnes ayant des antécédents ou dont les symptômes sont particulièrement gênants.
Le traitement de la dysurie dépend de la cause identifiée, de son évolution et de l’état du patient.
Parfois une dysurie sans complication peut être surveillée, sous réserve qu’elle ne s’accompagne d’aucun autre symptôme.
Souvent, la dysurie est d’origine infectieuse ; en cas d’infection bactérienne, votre médecin vous prescrira un traitement par antibiotique.
Une intervention chirurgicale est envisagée si votre médecin constate une obstruction des voies urinaires ou génitales.
Découvrez l’interview du Professeur Alexandre DE LA TAILLE (Code article vidéo 243232) :
Code article : 271160
Comment le diagnostic de la dysurie est-il posé ?
En première consultation, le médecin vous pose des questions sur les symptômes et vos antécédents médicaux. Il analyse aussi votre consommation alimentaire afin de déterminer si les aliments ou les boissons que vous consommez sont susceptibles de provoquer une dysurie.
Votre médecin procède ensuite à un examen clinique. Chez la femme, un examen pelvien et le prélèvement d’échantillons de liquide cervical et vaginal, aux fins de dépistage d’IST, sont réalisés. Chez l’homme, le pénis est examiné pour dépister la présence d’un écoulement et votre médecin pratique un toucher rectal afin de contrôler votre prostate.
Il peut vous demander de réaliser des examens complémentaires.
Les examens pour confirmer le diagnostic
Chez l’homme, une dysurie peut être diagnostiquée de différentes manières : à l’aide d’un questionnaire validé IPSS (International Prostate Symptom Score) ou par une débitmétrie qui consiste à uriner dans un petit entonnoir pour vérifier la puissance du jet. Vous pouvez aussi être amené à faire une échographie qui permet de voir si votre vessie se vide bien après une miction ; c’est la mesure du résidu post-mictionnel.
Tant chez l’homme que chez la femme, une analyse de vos urines (ECBU) peut être réalisée en laboratoire pour repérer les infections urinaires.
D’autres examens peuvent être demandés par votre médecin pour poser le diagnostic et garantir une prise en charge complète.